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Le moment technologique de l’architecture

Le rythme rapide de l’évolution technologique risque d’avoir de graves conséquences sur l’environnement construit et sur notre rapport avec celui-ci.

Par Blaine Brownell


La mort, le mois dernier, de l’auteur et futuriste américain Alvin Toffler à l’âge de 87 a provoqué un regain d’attention sur les conséquences culturelles des technologies émergentes. Toffler est mieux connu pour avoir été l’auteur du livre Future Shock (Random House) publié en 1970, le premier d’une trilogie avertissant des implications psychologiques négatives d’une transformation technologique rapide, quelque chose qu’il a décrit comme « La maladie de l’évolution ».

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Le mois dernier, une autre version de la prédiction de Toffler a été également publiée. Bien que n’ayant pas été spécifiquement vanté en tant que tel, le livre de l’auteur Kevin Kelly The Inevitable: Understanding the 12 Technological Forces That Will Shape Our Future (Viking Press, 2016) analyse les éventuelles ramifications des technologies émergentes. À la différence du livre intitulé Future Shock, et malgré son titre pompeux, la vision de Kelly présage des effets largement bénéfiques des innovations imminentes. La plupart de ses prédictions, qui touchent à des secteurs très divers, ont une importance en architecture. Voici ci-dessous quelques-uns des thèmes les plus pertinents pour l’architecture.

Gestion d’une évolution constante

La première force technologique à remarquer, comme l’explique Kelly, est le « devenir ». Cette trajectoire représente l’évolution accélérée à laquelle nous assistons déjà avec les outils analogiques et numériques, notamment les cycles de mises à jour toujours plus courts. « La vie technologique du futur sera une série de mises à niveau interminables », écrit Kelly, prédisant une situation qui existe déjà en ce qui concerne la maintenance logicielle. Le concept « devenir » prévoit une évolution dans la manière dont nous sommes liés à la technologie, en fonction de son état d’évolution constante, ce qui débouche sur une transition de la stagnation à la fluidité, des noms aux verbes, et des biens aux services. Cette tendance s’observe déjà dans la fréquence croissante des mises à jour non seulement pour le logiciel BIM, mais également pour les systèmes de construction, ainsi que les codes et règlements. Si le rythme semble difficile aujourd’hui, que se passera-t-il lorsque les modifications seront apportées en temps réel? Kelly prédit le phénomène de « l’éternel novice », qui sera « par défaut toute personne, quel que soit votre âge ou votre expérience », écrit-il. Ce type de circonstance serait vertigineux. Un état d’amélioration continu pourrait sembler exaltant, mais il est problématique : Qu’arrivera-t-il à la nature de l’expertise dans un monde où les outils ne sont jamais immobiles?

La montée des services

Une autre force importante identifiée par Kelly est « l’accès », qui met l’accent sur l’importance d’accéder aux services par rapport à la possession des choses. Par exemple, le service de partage de véhicules Uber a gagné en popularité auprès des personnes qui ont besoin d’avoir immédiatement, mais provisoirement accès à une voiture. L’une des tendances critiques motivant le concept « d’accès » est la dématérialisation. Comme l’écrit Kelly, « la tendance au cours des 30 années passées a été de faire de meilleures choses en utilisant peu de matériaux ». Les canettes de boissons gazeuses, les automobiles, les moniteurs d’ordinateurs et les téléphones ont tous vu leur empreinte matérielle diminuer tout en augmentant leur valeur fonctionnelle. Bien que Kelly ne mentionne pas l’architecture, nous pouvons observer une tendance semblable dans la construction des bâtiments. Les technologies d’acier structurel et de béton de pointe permettent de cibler les performances techniques avec moins de matériaux qu’au cours des dernières décennies, par exemple, et nous pouvons également observer les tendances à la dématérialisation dans d’autres catégories de produits. Cependant, la consommation globale des matériaux s’accélère, dopée par notre tendance à remplacer plutôt qu’à réparer.

Concept « Remixage »

Un troisième concept que Kelly souligne est le « remixage » ou la fabrication de nouveaux produits à partir des combinaisons d’anciennes technologies. « Puisqu’il est possible de combiner des centaines de technologies plus simples avec des centaines de milliers de technologies plus complexes », écrit Kelly, « il y a un nombre illimité de nouvelles technologies possibles, mais elles sont toute un remixage ». Ce phénomène de recombinaison se produit également dans la conception, comme nous l’observons dans le sillage connecté de façon lâche des précédents architecturaux au fil de l’histoire (bien qu’il ne soit pas toujours clair de distinguer ce qui constitue l’idée originale et la copie). La tendance de « remixage » la plus importante de nos jours se déroule avec la prolifération des proxys numériques des composants architecturaux. Par exemple, l’entrepôt 3D de SketchUp est apparemment maintenant un répertoire sans fin de modèles virtuels. Les architectes peuvent faciliter le processus de conception en téléchargent les meubles, les appareils, les fenêtres, les composants structurels, et même les bâtiments et les environnements finis dans leurs modèles CAD. De cette manière, la conception numérique de l’architecture devient toujours plus semblable au phénomène d’échantillonnage et de remixage dans la musique numérique, ce qui augmente les possibilités de combinaison tout en soulevant des questions à propos de l’auteur et de la propriété intellectuelle. Ces questions ne feront que s’intensifier à mesure que le composant Bibliothèques est intégré dans le logiciel BIM et que la fabrication des composants de bâtiment est automatisée à un rythme plus rapide.

Mise en œuvre des environnements immersifs

Une dernière force à prendre en considération dans le texte de Kelly est « l’interaction », qui devient utile pour l’étude des qualités immersives de l’architecture. Kelly aborde la réalité virtuelle (VR) dans ce chapitre, partageant ses histoires personnelles relatives au début de la technologie et effectuant des tests auprès des personnes comme l’informaticien américain Jaron Lanier et l’auteur américano-canadien William Gibson dont le second a répondu à sa première rencontre de réalité virtuelle avec sa désormais célèbre déclaration : « Le futur est déjà là : il n’est tout simplement pas réparti de manière égale. » Kelly est très enthousiaste au sujet de la seconde génération des outils de réalité virtuelle qui permettent une légère projection sur le terrain, ou réalité amplifiée (AR). Comme le montre l’impressionnante réussite de l’application de jeu Pokémon Go créé par Nintendo, la réalité amplifiée pourrait attirer une audience bien au-delà du groupe d’utilisateurs initial de la réalité virtuelle. Cela devrait constituer une bonne nouvelle pour les développeurs d’applications architecturales, tels que Urbasee, qui a été développée par la société française de réalité amplifiée Artefacto et qui crée des applications mobiles à travers lesquelles les utilisateurs peuvent afficher leurs modèles de conception dans l’espace physique. La prochaine avancée en réalité virtuelle mobile, c’est-à-dire la possibilité pour n’importe quel écran de nous regarder, aura probablement de profondes implications sur le plan du comportement. Avec l’inclusion de caméras miniaturisées et d’un logiciel qui détecte les visages et les émotions, nos écrans nous regarderons et étudierons nos réactions. Si la compréhension du comportement des individus dans divers espaces physiques pouvait permettre d’avoir une connaissance fondamentale à utiliser dans les conceptions futures, cette technologie pourrait sans doute susciter des inquiétudes au sujet de la vie privée de l’utilisateur.

Si le livre de Toffler apporte une clarté sur la lutte de la société pour s’adapter à l’évolution technologique constante, celui de Kelly propose une vision plus enthousiaste des possibilités à venir. Parfois, le livre The Inevitable de Kelly ressemble à un pendant plus optimiste par rapport à Future Shock, et dans ce sens, il laisse sans réponses certaines des questions les plus controversées, par exemple, comment les employés futurs peuvent-ils s’adapter aussi rapidement aux modifications incessantes qui affectent en temps réel les aptitudes et les outils nécessaires; comment répondre à l’avidité apparemment sans limite de l’humanité pour la consommation des matériaux; comment protéger la propriété intellectuelle à l’ère du remixage simplifié; comment protéger la vie privée des personnes lorsque des caméras conçues pour explorer les sentiments des êtres humains deviennent omniprésentes.

Néanmoins, Kelly dresse un tableau complet et défendable des transformations technologiques à venir, peu importe combien elles semblent radicales. Par-dessus tout, il met l’accent sur l’importance du moment technologique actuel, une époque où notre réseau de communications internationales fait corps avec notre environnement physique mondial. « Cette convergence sera reconnue comme étant l’événement le plus important, le plus complexe et le plus surprenant sur terre jusqu’à présent », écrit Kelly. « Les hommes du futur nous envieront, en souhaitant qu’ils auraient pu être témoins de la naissance à laquelle nous avons assistée. »

Blaine Brownell, AIA, est un chroniqueur régulièrement à l’honneur dont les histoires sont publiées sur ce site Internet chaque semaine. Ses points de vue et ses conclusions ne sont pas nécessairement ceux du magazine ARCHITECT ni de l’American Institute of Architects.

Cet article a été publié pour la première fois par le magazine Architect le 14 juillet 2016 mars .

Pour de plus amples informations, contactez-nous sur Specs@LiftMaster.com.

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